Son histoire

VESTIGES DE LA VOIE ROMAINE DE LA VALLÉE DE LA THUR

Au temps des Césars, une voie romaine partant de Thann traversait la vallée ce qui mettait en relation les provinces du Rhin avec les Leuciens (Vosgiens) et les Médiomatriciens (de la région de Metz).

Non loin du village de Malmerspach, à Saint-Amarin, ont eu lieu certaines découvertes de l’époque romaine :

  • en 1860, un pot en bronze rempli d’une cinquantaine de pièces de monnaie de Gallien a été mis au jour près de la route principale (exposé au musée Unterlinden de Colmar)
  • une monnaie de Trajan en bronze a été découverte près de l’église et une autre d’Alexandre Sévère dans la forêt du Herrenwald.
Baillage seigneurial de la principauté de murbach

En 792, Charlemagne (742-814) fit don de la Vallée de Saint-Amarin à l’Abbaye de Murbach, à titre d’aumône. Elle fera partie de la Principauté de Murbach jusqu’en 1789 sous le nom de baillage Seigneurial de Saint-Amarin divisé en sous-baillages de la haute vallée (Fellering, Kruth, Oderen et Wildenstein) et celui de la basse vallée (Altenbach, Bitschwiller-les-Thann, Geishouse, Goldbach, Husseren, Malmerspach, Mitzach, Mollau, Moosch, Ranspach, Saint-Amarin, Storckensohn, Urbès, Vogelbach, Wesserling et Willer-sur-Thur). Les flous territoriaux de cette largesse royale entraîneront des conflits jusqu’à la révolution entre l’abbaye, les gens de la vallée, les seigneurs de Ferrette, les nobles d’Alsace, les souverains de France et des états germaniques.

source : https://genealogiealsace.wordpress.com/2020/11/22/saint-amarin-en-haute-alsace/

A partir de 1506, on retrouve parmi les fiefs de Murbach des documents concernant Malbersbach, puis en 1550, les archives de Saint-Amarin mentionnent Malberspach ou Malpersbach. On lit pour la première fois Malmerspach en 1576. Le nom dérive du petit ruisseau qui traverse le vallon dans lequel se trouve le village. Le ruisseau, lui-même, Malbers ou Malvers-bach, a sans doute emprunté sa dénomination aux plantes, les mauves, (Malve ou Malbe) qui jalonnent les rives.


la révolution française

Les générations se sont transmises ce souvenir : un dimanche, avant la grande révolution, à la sortie de la messe dans la chapelle de Saint-Wolfgang à Malmerspach après la réception des nouvelles de la prise de la Bastille à Paris, quelques fortes têtes soulevèrent la population de la vallée de Saint-Amarin et ont rassemblé quelques 6 000 hommes pour aller chahuter nos seigneurs ecclésiastiques, les abbés de Murbach dans la vallée voisine de Guebwiller.

Les chefs de l’émeute forcèrent les représentants de l’abbaye à signer les revendications des habitants de la vallée : l’usage des forêts, la remise des amendes encourues depuis 25 ans, le droit de nommer des conseils municipaux, … c’était une abdication en règle. Pendant ce temps, la masse des émeutiers a pillé et saccagé les maisons seigneuriales, tout ce qui ne pouvait être emporté fut détruit.

L’abolition de la féodalité a été prononcée quatre ou cinq jours plus tard.

source : la vallée de Saint-Amarin / Livre V : Notes historiques et descriptives par Gilles Sifferlen -1908.

crédits photos : Pascal Gerrer

Début de l’ère industrielle

Avant la création de la filature de laine, les habitants de Malmerspach étaient, en partie, des bûcherons. Quelques uns travaillaient au blanchiment du Breuil à Saint-Amarin, d’autres tissaient sur des métiers à bras pour le compte de la maison de Wesserling.

En 1844, la création à Malmerspach d’une filature de laine vient modifier considérablement les conditions de vie des Malmerspachois.

La première idée de créer un établissement textile à Malmerspach remonte à 1823 sous l’impulsion de l’industriel M. Hartmann-Liebach.

Désireux de s’établir à son compte, il cherchait un emplacement convenable où installer un moteur hydraulique nécessaire au développement d’une fabrique textile. Non sans difficulté et en achetant parcelle par parcelle, M. Hartmann-Liebach a pu obtenir après de nombreuses années de refus et 30 ans de procès les autorisations d’exploitation des eaux de la Thur et la création d’un canal usinier.

En 1843, débutait la construction du premier bâtiment industriel et les premières années d’exploitations furent pénibles et douloureuses, particulièrement durant la crise économique de 1846-47.

DÉVeLOpPEMENT DE LA COMMUNE

En 1849, l’horizon commença à s’éclaircir et l’activité monta en flèche. C’est à cette époque que les dirigeants de Malmerspach, en étroite collaboration avec la municipalité, déployèrent une activité sociale allant de la fondation d’une caisse de secours et d’épargne à la réalisation des cités ouvrières, deux hôpitaux (à Malmerspach et Moosch) ainsi qu’une école. Trois fontaines communales en bois, puis la création d’un établissement de bains chauds et douches ont suivis. Puis en 1865, l’établissement s’est pourvu d’un bureau télégraphique.

La conjoncture, au cours de ce siècle, s’avérait être en dents de scie au gré des fluctuations du marché, des conflits armés internationaux et des modes.

En 1888, un embranchement particulier de la voie ferrée a été réalisé entre la gare de Moosch et la filature. C’est sans doute à cette époque que les ponts métalliques furent bâtis en remplacement de l’unique ancien pont en bois.

La filature restée intacte durant la Première Guerre Mondiale s’adapta, produisant au bénéfice des troupes françaises qui occupaient la vallée. La suite fut le rebond de la crise mondiale de 1933.

Le monument aux morts

Le premier édifice commémoratif du village est construit en 1925 au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Saccagé en 1947 par les allemands, il sera restauré en 1950. La Place du Souvenir Français devant le monument aux morts a été paysagée et inaugurée en 1994. Une colombe et deux plaques commémoratives ont été ajoutées en 2021.

LES FRÈRES SCHLUMPF INVESTISSENT DANS LE TEXTILE ALSACIEN

En 1935, les frères Schlumpf s’intéressent à la branche textile. Avec patience, ils achètent des actions de la Filature de laine peignée de Malmerspach, puis entrent au Conseil d’Administration et en prennent, ensuite, la direction. Au fil des ans, diverses autres filatures de laine dans les départements du Rhin et dans le Nord de la France tombent dans le giron des deux frères qui les développent avec virtuosité. 

À côté de son activité professionnelle, Fritz Schlumpf, collectionneur dans l’âme, consacre une énergie peu commune à rassembler des voitures automobiles anciennes. Fritz, en dehors de ses lourdes obligations professionnelles, s’occupe tous les jours de la restauration des voitures et de la mise en place de sa collection dans l’ancienne usine H.K.C. à Mulhouse.

crédits photos : Pascal Gerrer

Rattachement à Saint-Amarin

Durant l’occupation allemande, pendant la deuxième Guerre Mondiale de 1941 à 1945, Malmerspach est rattachée à Saint-Amarin.


LA FILATURE FAIT FAILLITE, LE MUSÉE DE L’AUTOMOBILE EST DÉCOUVERT

crédits photos : Pascal Gerrer

En 1976, tout est près pour accueillir les visiteurs dans le futur musée de l’automobile créé par les Frères Schlumpf à Mulhouse : un décor somptueux et raffiné, lampadaires, fontaines Wallace, orgue, rien n’est laissé au hasard. Des salles de réception et de restaurant aux velours rutilants attendent l’inauguration.

Malheureusement, à cette époque, la crise mondiale du textile touche aussi la filature de Malmerspach. Comme bien d’autres entreprises, les Frères Schlumpf sont contraints d’abandonner la production et de déposer le bilan. La filature est liquidée le 28 juin 1976.

Ce n’est qu’en mars 1977, après la cessation d’activité du groupe Schlumpf et la mise au chômage de près deux mille ouvriers, que les syndicats découvrent la collection et décident d’occuper les lieux.

Nombreux sont ceux qui affirment que la collection n’a pu être rassemblée qu’au détriment de l’activité industrielle des entreprises, d’autres et notamment les pouvoirs publics, voient immédiatement l’immense parti que l’on peut en tirer pour Mulhouse et l’Alsace. En 1978, le gouvernement décrète le classement au titre des monuments historiques de l’essentiel de la Collection Schumpf.

Le blason de malmerspach a été créé en 1980

Les couleurs rouge et bleuet de la première partition et le croissant sont les armoiries de Saint-Amarin et indique l’appartenance jusqu’à la révolution de Malmerspach à la mairie de Saint-Amarin ; c’est également le chef-lieu de canton dont dépend Malmerspach.

La seconde partition représente la filature de laine peignée installée en 1844 qui a élevé le hameau en village.

Enfin le sapin rappelle que le village est situé sur la massif vosgien et que l’exploitation forestière y est importante.

« Taillé, au premier coupé de gueules et d’azur, au croissant montant d’argent brochant sur la partition, au second d’azur à la bobine de filature d’argent en pal, au sapin arraché de sinople brochant sur une barre d’or posée sur la partition. »
l’Histoire moderne

A venir, l’histoire du XXI ème siècle : les incendies, les phases de démolition des anciens bâtiments, les entreprises marquantes, puis enfin la reprise du parc d’activité par la Communauté de Communes de la Vallée de Saint-Amarin en 2005.

crédit photos : Pascal Gerrer


Pour en savoir plus sur l’histoire de notre vallée et découvrir une importante collection en lien avec les deux Guerres Mondiales, la résistance alsacienne, l’histoire locale (industrie, art, traditions et métiers d’autrefois) le Musée Serret à Saint-Amarin vous accueille durant toute la belle saison. http://museeserret.fr/